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Sites impliqués dans les deux plus grandes infrastructures de Grille aujourd'hui dans le monde

La Grille, de la fiction à la réalité

Les grilles de calcul bouleversent la façon dont les scientifiques accèdent aux données et les analysent. Elles permettent en effet de partager puissance de calcul et capacité de stockage sur l’Internet. Les projets de grille à travers le monde servent déjà à chercher de nouveaux gènes de blé, anticiper des orages ou simuler l’intérieur du Soleil. Pour accéder aux données du Grand collisionneur de hadrons (LHC), quelque 7000 physiciens utiliseront une grille de calcul : la Grille mondiale de calcul pour le LHC.

Cependant, de récents articles sur la Grille du LHC ont promis bien plus que ce que la technologie peut ou ne pourra jamais offrir. Voici quelques explications pour faire la part entre réalité et fiction.

Fiction : la Grille va remplacer l’Internet

Réalité : une grille de calcul est, comme le World Wide Web, une application de l’Internet. Lorsque le LHC démarrera, les données seront transferées du CERN vers 11 grands centres de calcul répartis dans le monde, à des débits allant jusqu’à 10 gigabits par seconde. Ces grands centres échangeront des données avec 200 centres plus petits, eux aussi répartis sur le globe. Toutes ces données voyageront sur l’Internet. Le CERN et les grands centres sont reliés par des lignes de fibre optique dédiées, tandis que les centres plus petits sont connectés entre eux par des réseaux de recherche et parfois même par l’Internet public classique.

Fiction : la Grille permettra de télécharger des films 10 000 fois plus vite

Réalité : tout d’abord, pour atteindre les débits que permet la Grille, les gens devront faire ce que les grands centres de calcul de physique des particules ont fait, à savoir installer (ou louer) une ligne en fibre optique entre leur foyer et la source de leurs données. Ensuite, les technologies de grilles de calcul actuelles, ainsi que les projets qui y sont liés, visent les centres de recherche et les entreprises ayant des besoins très spécifiques, comme le traitement et l’analyse de grandes quantités de données par de vastes collaborations internationales. Le commun des internautes pourrait bénéficier des retombées des grilles de calcul à travers une meilleure prévision du temps ou des traitements médicamenteux plus efficaces. Mais  le jour où l’on pourra se connecter à une grille de calcul n’est pas encore arrivé. (En revanche, un projet appelé cloud computing, où les programmes sont exécutés de façon centralisée plutôt que sur nos ordinateurs, se profilerait à l’horizon.)

Fiction : la Grille a été inventée au CERN

Réalité : les premiers pas dans le domaine des grilles de calcul ont été faits aux Etats-Unis. Le terme « grille de calcul » (grid computing) a été employé pour la première fois dans un livre par les précurseurs de la Grille, Ian Foster et Carl Kesselman, comme une métaphore pour expliquer que l’on pourrait accéder à la puissance de calcul des ordinateurs comme on accède à l’énergie électrique (le réseau électrique est communément appelé the grid en Grande-Bretagne). Le projet de Grille de calcul pour le LHC, mené par le CERN, exploite les ressources mises à disposition par des projets de grille du monde entier. EGEE, le projet européen de réalisation de grilles pour la science en ligne (également mené par le CERN), le Science Open Grid, aux Etats-Unis, GridPP, au Royaume-Uni et la Grille de l’INFN, en Italie, sont quelques-uns des nombreux projets de grille indépendants qui fournissent de la puissance de calcul au benefice de nombreux domaines de recherche et contribuent à la Grille de calcul du LHC.

Si vous désirez avoir plus d’informations sur les grilles de calcul et leur utilisation en physique des particules et dans d’autres domaines de recherche, consultez http://www.isgtw.org et http://gridcafe.web.cern.ch.

Mai 2008
Adapté et traduit d’un article publié dans Symmetry Breaking (http://www.symmetrymagazine.org/breaking/)