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La caverne d' ATLAS en automne 2003. Photo : Peter Ginter

Un bateau dans une bouteille

Marzio Nessi travaille au CERN sur la physique des collisionneurs depuis 1989. Après ses débuts dans l’expérience UA2, il a intégré l’expérience ATLAS dès son démarrage et en est actuellement le coordinateur technique.

Marzio Nessi« De nombreux éléments nous indiquent que les découvertes qui seront faites au LHC pourraient modifier radicalement nos idées, non seulement sur les composants fondamentaux de la matière mais peut-être même sur la nature tout entière. Au sein de l’expérience ATLAS, depuis le début, nous avons rêvé, conçu, réalisé des prototypes et maintenant nous construisons, testons et installons un détecteur à la hauteur de cet enjeu. Nous avons toujours su que la tâche ne serait pas facile ; l’ampleur de cette entreprise est dix fois supérieure à tout ce que notre communauté scientifique a pu maîtriser dans le passé.

La collaboration ATLAS s’est constituée au début des années 1990 et la construction du détecteur fut lancée dès le feu vert du Conseil du CERN, en 1996. Nous représentons l’une des collaborations scientifiques les plus étendues jamais formée, puisqu’elle regroupe plus de 1 700 physiciens venus de 150 universités et laboratoires nationaux de 34 pays. Une grande partie de l’équipement est construite dans des laboratoires disséminés aux quatre coins du globe, du Brésil au Japon, avant d’être amenée au CERN pour l’assemblage final.

Le détecteur ATLAS est conçu pour être rapide, précis, hermétique et capable de fonctionner durant toute une décennie sans interventions majeures. Ses dimensions et sa complexité sont impressionnantes – 47 mètres de long, 25 mètres de diamètre pour un poids de 7 000 tonnes. Une fois entouré de son système de support, il sera difficile de l’insérer dans la caverne souterraine de 53 mètres de long, 30 mètres de large et 33 mètres de haut. En tant que coordinateur technique d’ATLAS, il m’incombe d’organiser cet effort et de m’assurer qu’il est mené à bien en toute sécurité et dans les temps impartis.

La construction d’ATLAS est bien avancée et son installation a débuté en juin 2003. Descendre et assembler les parties du détecteur dans le puits est une tâche ardue et délicate, un peu comme celle d’assembler un bateau dans une bouteille. Le travail progresse à grands pas. Tous les jours, 40 à 50 équipes et sociétés en moyenne sont présentes sur le site de construction. Malgré la diversité des langues, qui vont du chinois à l’arménien, des centaines de personnes travaillent ensemble dans une atmosphère de collaboration. C’est un véritable hommage au langage international des signes et à un enthousiasme fantastique ; la fièvre ne retombe jamais. Sous nos yeux, ce qui a commencé comme un film de réalité virtuelle se transforme en une gigantesque machine destinée à la décennie de physique des particules qui va suivre. Le travail s’achèvera à l’hiver 2006, lorsqu’ATLAS sera entièrement installé, prêt à recevoir les faisceaux de particules dès le printemps suivant et à découvrir la physique nouvelle, en explorant un nouveau domaine, au-delà de la frontière actuelle des hautes énergies. »